mardi 12 octobre 2010

Nico

NICO par Duval et Berthet, chez Dargaud

1 Tome paru
Tome 2 à paraître le 22 octobre 2010
Série prévue en deux tomes

Roswell, Nouveau-Mexique, 3 juillet 1947, un Objet Volant Non-Identifié s'écrase sur le sol américain. La face du monde va en être changée à jamais. Le président Truman, afin de pouvoir jouir pleinement des découvertes qui vont suivre et anéantir définitivement la menace militaire soviétique, décide de rendre publique l'événement.

Ce qu'il ignore, c'est que ce même jour de juillet, un autre appareil extra-terrestre s'est écrasé sur le sol soviétique. Et comme le dit si bien Staline : "Le futur ne sera pas tout à fait celui que l'Amérique semblait prévoir".



Nous sommes en 1966 et comme prévu, le monde a changé. Les engins volants serpentent entre les immenses buildings de villes gigantesques, le président Kennedy est toujours en vie et les Beatles s'apprêtent à donner un concert accompagnés de synthétiseurs...

Nico, une des jeunes témoins du crash de 47, est une agent de la CIA dirigée par son père adoptif, envoyée en mission à Paris. Une mission de routine, qui va pourtant dégénérer...

Un simple événement, deux avions au lieu d'un, une simple décision d'un homme d'Etat peuvent bouleverser le monde connu. Avec Nico, Fred Duval nous livre une nouvelle uchronie étonnement réaliste dans une sorte de passé technologique ou de futur aux allures rétro, pourtant assez délirant.

Beaucoup de choses changent (celles citées plus haut par exemple), mais beaucoup demeurent. Et l'on se retrouve ici dans une affaire d'espionnage, de contre-espionnage, entre machinations et trahisons sur fond d'une guerre froide qui semble loin d'être finie, alors que c'était pourtant le but de la révélation de Truman. Comme si certains événements étaient désespérément immuables.

Et malgré un concept et un scénario finalement assez classiques, on se laisse embarquer dans se monde avec plaisir. Ce classicisme, c'est aussi ce qui fait la force de cette série, flirtant du côté de certains Blake & Mortimer, s'appuyant sur le trait de Berthet parfaitement adapté à ce type d'univers.

Alors à quoi tient cette réussite ? Peut être aux nombreuses références en tout genre qui parsèment ces pages (de Tintin à Asimov en passant par Le club des cinq...). Quoi qu'il en soit, l'alchimie opère. Comme quoi c'est parfois dans les récits les plus classiques qu'on fait les meilleures histoires...

Une idée toute simple, une décision présidentielle différente, et Duval et Berthet revisitent avec brio le contre-espionnage et la guerre froide, dans un monde des années 60 bien différent de celui que l'on a connu.

Corentin

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