dimanche 26 septembre 2010

Siegfried

SIEGFRIED par Alex Alice, chez Dargaud

2 Tomes parus
Série prévue en 3 volumes

Après le cultissime Troisième testament en compagnie de Xavier Dorison, Alex Alice s'attaque seul au mythe de Siegfried. Projet ambitieux ? Certes, mais dont il s'acquitte avec beaucoup de réussite.

Siegfried est donc l'adaptation du mythe germano-scandinave du même nom. Cette mythologie est étonnamment peu exploitée en bande dessinée, et cela suffit à éveiller l'intérêt sur cette série. Le premier tome, fidèle à la légende, reprend les grandes caractéristiques d'un récit mythologique, les bonnes, comme les mauvaises.

Siegfried est une fresque épique, racontant les premiers temps de ce jeune homme, élevé au milieu des loups par le Nibelung Mime, jusqu'à son instrumentalisation par Odin lui-même, pour accomplir ce que ses Walkyries n'ont pas le pouvoir de faire... Capacités extraordinaires, destin fabuleux, quête de ses origines, entités maléfiques, amour un peu facile, tout ce qui parsème habituellement tout mythe est bien sur présent, avec bien entendu, son lot de caricatures.

L'histoire est passionnante, racontée sous forme de chapitres, mais, récit mythologique oblige, ponctuée de certains raccourcis, de quelques facilités. C'est peut être aussi ce qui permet de garder ce rythme soutenu du début à la fin. Si l'aspect scénaristique, très plaisant au demeurant, ne sort donc pas trop de l'ordinaire durant le premier tome, les choses se complexifient grandement avec le deuxième, avec un jeu sur le temps tout simplement fabuleux. Et si donc, avec celui-ci, l'histoire devient elle aussi exceptionnelle, c'est bien dans l'aspect visuel qu'il faut chercher le grand intérêt de cette série.

Ayant déjà montré son talent avec Le troisième testament, Alice récidive ici, encore meilleur. Son style s'est bonifié, émaillé par différentes influences, comme celle de Mathieu Lauffray pour ne citer que la plus visible. L'introduction du premier tome pose les bases d'une série tout simplement sublime. Dès les 5 premières pages, le décor est planté, l'ambiance est posée, brutale, froide, des coups de crayons vifs, un jeu d'ombres et de lumières fabuleux. Les décors sont superbes, avec une grande précision dans les détails, qui s'efface parfois au bénéfice d'une ombre pesante. Sans être montré, le mal est ainsi bien présent, presque oppressant. Dommage cependant que la rondeur du personnage de Mime tranche un peu trop avec le reste.

Après un premier tome superbe, qui péchait par moments pour son côté "introductif", le deuxième volume a confirmé tout le bien que l'on pouvait penser de Siegfried, en ajoutant une complexité scénaristique captivante. La série est lancée, on n'attend la suite avec impatience désormais.

Corentin

1 commentaire:

  1. j'adore cette série, je la trouve très jolie graphiquement, vivement que l'ultime tome sorte

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