lundi 27 septembre 2010

Totendom

TOTENDOM par Delmas et Recht, chez Les Humanoïdes associés

2 tomes parus

Aachen, capitale de l'Empire d'occident, l'Empereur Darius s'apprête à y régner en maître absolu. Mais pour cela, il lui reste une ultime bataille à livrer face aux barbares, sa gloire sera alors éternelle.

Il y a des années, le sorcier Eurynome lui confia deux enfants, deux jumeaux, qui le rendraient invincibles : Dante et Jeanne. Aujourd'hui amants, ils sont devenus les grands généraux de l'armée impériale, prêts à obéir aux moindres désirs de leur père. Mais la popularité de Dante est immense, et la soif de pouvoir corrompt même les plus grands...

Dans un Empire imaginaire, inspiré de Rome et de sa conquête du monde, Totendom est l'histoire de cette corruption. Celle de Darius, enviant son fils pour l'amour que sa sœur lui porte, et pour la gloire que lui n'aura jamais. Celle de Dante et son désir insatiable de vengeance. Cette corruption orchestrée par un homme, le sorcier Eurynome, des années auparavant.

Mais c'est aussi et surtout le récit d'une descente aux Enfers, tout comme le Dante de la Divine comédie. Allongé sur une barque, sa main coupé accroché autour du cou, il se laisse mener sur le fleuve, vers le temple des morts, le Totendom, pour retrouver son aimée, celle qui porte son enfant, sa sœur.

Mais Totendom, c'est avant tout une ambiance, sombre, pesante. Un rythme lent, un narrateur aux allures de prophète, évoquant des plans qui nous dépassent , une créature mythique : le dragon. A aucun moment on ne cerne réellement les buts de cette figure énigmatique, tapi dans l'ombre. Pourtant, on se laisse bercer par ses paroles, tel Dante descendant le fleuve...

Difficile également de ne pas s'attarder sur les dessins. Deux couvertures sublimes d'A. Alice, une pour chaque membre du couple. L'intérieur est signé R. Recht. On pourrait s'attendre à une déception classique en pareil cas, il n'en est rien. Très proches de ceux d'A. Alice, les dessins sont ici tout aussi grandioses. Décors, scènes de batailles, cadrages osés, monuments, jeux d'ombres et de lumières, c'est juste bluffant. Et pour finir de nous achever, trois couleurs dominantes, rouge, blanc, noir. Un noir omniprésent, presque étouffant, qui fait la vraie force de Totendom.

Une série énigmatique, sombre et sublime, dans laquelle on se laisse emporter, tel Dante vers le Totendom...

Corentin

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